mardi 30 août 2016

Nerve



Vee (Emma Roberts) est une jeune fille réservée qui comme ses amis est multi-connectée. Sydney, sa meilleure amie, participe à un jeu en ligne, Nerve. Ce jeu est un véritable phénomène auprès des adolescents. Il consiste à relever des défis lancés par des anonymes en étant suivi par le plus de "voyeurs" possibles. Lorsque Vee décide d'entrer dans l'action en devenant joueuse, sa vie tranquille va basculer. Elle va alors faire équipe avec Ian (Dave Franco), un garçon mystérieux prêt à relever les défis les plus dangereux.
Il s'agit d'une histoire d'émancipation d'une jeune fille qui montre la place exagérée qu'ont pris les écrans et les réseaux sociaux dans nos vies (la première scène du film est très révélatrice). Les adolescents sont toujours connectés, le portable à la main, prêts à filmer à tout moment. Le but étant de relever des défis de plus en plus fous et dangereux (on pense à Jackass) et d'être vu par un maximum de "voyeurs". Si la mise en scène est parfois racoleuse, Nerve a le mérite de faire réfléchir sur Internet et ses dangers (le Darknet, le piratage informatique) et les pratiques des adolescents. Le film montre très bien notre société de l'image et nous invite à nous demander s'il s'agit encore de voyeurisme lorsqu'on fait tout pour être vu de tous? Dans Nerve, les adolescents sont des victimes consentantes du jeu qui exploite leurs données personnelles: géolocalisation, informations bancaires, etc. L'argent gagné passe au second plan, ce qui compte est l'illusion d'être suivi, d'être connecté aux autres quitte à perdre sa vie. Un film qui tombe à pic, en plein phénomène Pokémon Go!
Ariel Schulman et Henry Joost ont adapté le roman Addict de Jeanne Ryan.

vendredi 26 août 2016

Comme des bêtes


Le film d’animation Comme des bêtes de Yarrow Cheney et Chris Renaud part d’un postulat exaltant : que font nos animaux de compagnie en notre absence ?
Max, un Jack Russel, est très attaché à sa maîtresse Katie. En son absence, il passe son temps  avec ses congénères habitant dans son immeuble : Chloe, la chatte vorace qui en profite pour dévorer les plats de ses maîtres,  Buddy le teckel adepte des massages, le hamster qui se perd dans les conduits, la belle Gidget et bien d’autres. Le caniche royal Léonard fan de metal et le pauvre Papi paralysé n’ont rien à envier aux Minions, sortis du même studio, Illumination
Un jour, Katie libère un gros chien de la fourrière, Duke. Jaloux, les deux canidés ont du mal à cohabiter... A la suite d’une promenade qui tourne mal, ils se retrouvent livrés à eux-mêmes dans la ville. Commence alors un incroyable voyage pour retourner chez Katie. Aidés par les compagnons de Max, ils vont devoir affronter bien des épreuves : échapper à la fourrière et surtout à Pompon, le lapin blanc qui règne sur les animaux abandonnés et déteste les hommes.
Un film d’animation enlevé qui derrière les péripéties dénonce l’abandon et la maltraitance animale. Le compagnon de Pompon, le cochon tatoué, témoigne de la folie des hommes. L’opposition entre les animaux des rues et les animaux chanceux élevés dans un foyer aimant prend tout son sens.



mardi 16 août 2016

Maison de Tante Léonie - Musée Marcel Proust




La période estivale est propice aux visites et flâneries. La commune d'Illiers-Combray dans l'Eure-et-Loir propose un pèlerinage littéraire autour de Marcel Proust et son oeuvre A la recherche du temps perdu. Les lecteurs et non-lecteurs qui veulent découvrir l'oeuvre et l'enfance de Marcel Proust peuvent visiter la maison de Tante Léonie ainsi que le musée ; puis, partir en balade dans le Pré Catelan, modèle du parc de Tansonville. 

La Grande Planche enjambe le Loir
Le Pont-Vieux et la Vivonne dans l'oeuvre

C'est à Illiers, rebaptisée Illiers-Combray en 1971 pour le centenaire de la naissance de l'auteur, que le le petit Marcel passait ses vacances chez son oncle et sa tante paternelle Jules et Elisabeth Amiot. Dans la fiction, il s'agit de la maison de la Tante Léonie à Combray où séjourne le héros lors des vacances.
La façade de la maison a tout d'abord été à colombages. Puis l'oncle Jules a orientalisé la demeure avec les faïences d'inspiration ottomane qui ornent les fenêtres. Le jardin avec son palmier nain accentue l'orientalisme. La maison est aussi pourvue d'un hammam inachevé qui n'est pas accessible au public. Par ailleurs, le Pré Catelan créé par Jules, "l'oncle horticulteur", est un jardin à caractère exotique. 


La visite guidée de la maison et du musée nous invite à découvrir, à partir du lieu réel, ceux de la fiction. A la recherche du temps perdu fait référence à deux côtés "inconciliables", deux promenades dans la campagne de Combray: le côté de chez Swann qui représente la bourgeoisie provinciale et le côté de Guermantes qui représente l'aristocratie. 

En entrant dans la maison de Tante Léonie, le visiteur découvre la cuisine pittoresque avec sa souillarde, le salon oriental, les objets ramenés d'Algérie et les chambres à l'étage. Le visiteur éprouve une certaine émotion en montant l'escalier qui sépare le héros de sa mère lors du drame du coucher. La chambre de ce dernier est bien sûr dotée de la fameuse "lanterne magique" et du livre de George Sand, François le Champi.

La lanterne magique (à gauche) dans la chambre du héros


Dans la chambre de Tante Léonie, le visiteur retrouve la tasse, la petite soucoupe et la célèbre madeleine en forme de coquille Saint-Jacques. 


La chambre de Tante Léonie



Nous ne pouvons résister ici à livrer cet extrait de l'épisode de la madeleine illustrant le processus de la mémoire dite involontaire:

     Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse: ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle? Que signifiait-elle? Où l'appréhender? […]
    Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents; peut-être parce que de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel, sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir.

         Marcel Proust - Du coté de chez Swann - A la recherche du temps perdu

Sous les combles, la salle des photographies de Paul Nadar, fils de Nadar, offre à voir les portraits de famille et de la haute société de l'époque:  cercles intellectuels parisiens, femmes influentes des salons littéraires, artistes et modèles qui ont influencé l'auteur.  Le visiteur peut découvrir, entre autres, le portrait de Marie de Benardaky, premier amour de Marcel, et celui de Charles Haas qui inspira le personnage de Charles Swann.
Le Musée rassemble la bibliothèque, des objets, des photographies, des correspondances et documents ayant appartenu à la famille ainsi qu'une vitrine consacrée à Céleste Albaret, servante dévouée à l'écrivain. Elle a d'ailleurs inspiré le personnage de Françoise dans A la recherche du temps perdu. En 1973, Céleste Albaret livre ses souvenirs dans Monsieur Proust.

La maison de Tante Léonie est davantage une maison de souvenirs qu'une maison d'écrivain puisque Marcel Proust n'y a pas écrit. La maison de Tante Léonie est classée Monument historique.

La maison de Tante Léonie, le Musée Marcel Proust et le Pré Catelan sont des lieux emplis de personnages et de souvenirs. Pourquoi ne pas pousser la balade littéraire jusqu'à Cabourg-Balbec? 

Informations concernant la visite: ICI.





lundi 15 août 2016

Exit Wounds de Rutu Modan


En 2002, à Tel-Aviv, Kobi Franco, chauffeur de taxi est approché par Nomi, une jeune femme au physique impressionnant. Cette dernière a eu une relation avec son père et est persuadée qu'il est la cinquième victime non identifiée d'un attentat. Kobi n'est pas proche de son père Gabriel mais devant l'insistance de la jeune femme, il accepte de la suivre pour aider à l'identification. Si leur relation ne sera pas simple, ils vont se rapprocher à mesure qu'il découvriront la vie tumultueuse de Gabriel. 
Cette BD a reçu de nombreuses récompenses dont le Prix France Info de la Bande dessinée d'actualité et de reportage et le Prix Essentiel d'Angoulême en 2008. 
L'histoire est très touchante et fait d'autant plus écho dans le contexte actuel. L'identification des victimes d'attentat peut s'avérer difficile, laissant les proches dans une attente insupportable. 

Rosalie Blum de Camille Jourdy


Tome 1: Une impression de déjà-vu

Vincent, coiffeur trentenaire, habite un petit appartement en dessous de celui de sa mère, étrange dame qui s'occupe en jouant avec des petites poupées.Vincent est solitaire et ne sort pas beaucoup. Sa copine Marianne est partie à Paris et il a compris qu'elle ne reviendra pas. Sa vie sociale se résume à ses clientes, son chat, sa mère et son cousin Laurent qui confectionne également de petites figurines à caractère érotique!
Un dimanche, pour dépanner sa mère, il entre dans une épicerie à l'autre bout de la ville. Il pense connaître l'épicière, une femme de plus de 40 ans. Intrigué, il va commencer à la suivre et découvrir son nom sur sa boîte aux lettres. Il n'arrive pas à se souvenir pourquoi ce nom, Rosalie Blum, lui est familier. Fasciné, il va continuer à la suivre jusqu'à tout savoir de sa vie: ses sorties, ses activités en dehors de l'épicerie, ses achats, etc. Comme lui, Rosalie Blum semble bien seule...
Un premier tome tout en sensibilité qui suit le quotidien de personnages solitaires. Les aquarelles aux tons pastels apportent une véritable douceur à l'histoire.
A l'occasion de la sortie du film, Actes Sud BD a édité l'intégrale de la trilogie. 

  

Le DVD de l'adaptation de Julien Rappeneau est sorti le 3 août. 


Voir le site de Camille Jourdy: ICI.

dimanche 14 août 2016

Le retour à la terre de Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet



Tome 1: La vraie vie

Dans ce premier tome, le lecteur suit Manu Larssinet (comprendre Manu Larcenet) et sa compagne Mariette qui sont partis vivre à la campagne. 
L'adaptation n'est pas simple pour Manu, Juvisien patenté! S'il est enchanté de découvrir que la Digitale (pourpre) est aussi une fleur, il va devoir s'habituer au calme et au mode de vie de la campagne: le dialecte (Manu pense que "Karoutcho" veut dire "ravi de vous rencontrer"), le passage obligé de la dégustation de l'eau de vie avec les villageois et la coupe des châtaigniers. La galerie de personnages est comique entre Monsieur Henri, le propriétaire et son eau de vie, la cynique Madame Mortemont, l'ancien maire devenu ermite, jusqu'au chat du couple qui a beaucoup de mal à s'adapter. Le lecteur ne voit jamais la boulangère qui fait tant d'effet à Manu. Peut-être dans les tomes suivants? 
Les clichés sur la campagne concernant son manque de vie sont repris par le frère et les amis de Manu qui sont unanimes: vivre à la campagne, ils ne pourraient pas! Peut-être, mais nous aimons la campagne où naît l'idée de ces gags.


Personnages Rainbow Loom

Si la réalisation est parfois laborieuse au début, il est tout à fait possible de créer des personnages en élastiques en suivant les tutoriels disponibles sur YouTube et les blogs des créatrices. 
Aperçu de mes personnages préférés!

Raiponce, tuto de Cassie Mini:  ICI.



Totoro, tuto de Elegant Fashion 360 (en anglais): ICI.



Hello Kitty, tuto de Rachel (blog Mes Petits Bonheurs): ICI.



Minions, toujours par Rachel: ICI.


Ariel, la petite sirène, tuto de Mowgli: ICI
Snoopy est sur la même chaîne: ICI.

Merci à toutes pour vos tutos! Petit conseil pour les débutants; il est important d'utiliser du bon matériel. Le premier personnage que j'ai réalisé est le Minion, cela se voit car il est très serré. La technique s'améliore au fil des réalisations.