dimanche 6 décembre 2009

Quand le Roi Soleil est plongé dans l'obscurité...

Exposition Louis XIV, l'homme et le roi

Il y en a marre de ces expositions où il faut être doté d'une acuité visuelle exceptionnelle pour apprécier la valeur des objets qui nous sont présentés...

Cette première exposition sur Louis XIV à Versailles présente les dilections du roi esthète comparé à Apollon: la marqueterie de pierre dure, les tapisseries, les manuscrits enluminés, les gemmes, les petites sculptures en bronze, camées et autres vélins.

Si l'exposition est bien fournie, les amateurs de littérature resteront un peu sur leur faim, la salle sur la danse étant incomplète, la collaboration Louis XIV-Lully-Molière à peine ébauchée.

Un portrait du roi ambitieux à travers différentes productions artistiques, mais qui pâtit de mauvais choix muséographiques.

samedi 21 novembre 2009

Olivia Ruiz météorise le Zénith de Paris

Les 18 et 19 novembre 2009 au Zénith de Paris

La demi-finaliste de la première Star Academy a désormais tout d'une grande. Elle nous livre un vrai spectacle dans un décor original: ouverture du show par un film d'animation mettant en scène fée Olivia, ciel d'étoiles, cages suspendues, porte-micro fleuri, immense miroir en haut d'un escalier, tenue de flamenco modernisée... Olivia Ruiz nous embarque dans son univers musical avec ses nombreux invités; les artistes Mathias Malzieu, Christian Olivier ou encore Chet, mais également la famille musicienne, son papa Didier Blanc et son petit frère Antony. Car l'artiste a le coeur fidèle, fidèle à ceux qui lui ont fait confiance et à toute la smala.

Deux heures de show au cours duquel Olivia reprend ses titres phares - une ambiance de folie sur J'traîne des pieds, La femme chocolat et Belle à en crever - une jolie reprise de Diamonds Are a Girl's Best Friends, quelques couplets en espagnol et de plaisants morceaux en anglais - dont I need a child avec son compagnon Mathias et le plus récent Spit the devil.

Enfin, une sortie royale sur sa belle escarpolette...

lundi 16 novembre 2009

Petite pensée pour Jocelyn Quivrin...

Jocelyn Quivrin (14 février 1979 - 15 novembre 2009)

Dernièrement à l'affiche de LOL et Incognito, fameux éditeur de Deux vies plus une, l'acteur s'est aussi bien illustré dans des comédies que dans des films d'époque, Jean de La Fontaine, le défi, Les Amours d'Astrée et de Céladon ou encore Jacquou le Croquant.

dimanche 15 novembre 2009

Marivaux dépoussiéré

Le Jeu de l'amour et du hasard de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux , 1730
Mise en scène de Philippe Calvario
Philippe Calvario interprète Dorante-Bourguignon


C'est dans un décor baroque bric-à-brac recherché qu'entrent en scène Silvia et Lisette. Le spectateur adhère d'emblée aux différents procédés de modernisation: des costumes mi-classiques mi-modernes, un Arlequin excessif à la Jack Sparrow, une Lisette excentrique, une scène olé olé sur Je t'aime moi non plus de Gainsbourg, etc. Il fallait oser, le résultat est convaincant et les choix du metteur en scène permettent aux comédiens de révéler toute la splendeur du texte.

Le travestissement des personnages perturbe l'ordre établi et accentue le conflit entre appartenance sociale et langage amoureux. Les discours des couples les trahissent. A la naissance de l'amour romantique des maîtres s'opposent les instincts bestiaux et triviaux des valets qui ne s'embarrassent pas des considérations sociales.

Un jeu sur les apparences et en quête de vérité.

vendredi 13 novembre 2009

Le Médecin malgré lui de Molière


Représentation scolaire au théâtre Montansier, Versailles
Le Médecin malgré lui de Molière, 1666


Cette comédie jouée en 1666 rencontre un franc succès. Dans cette pièce, Molière se moque des médecins dont Sganarelle caricature le langage incompréhensible et l'inefficacité. L'auteur critique également les mariages arrangés et dénonce la cupidité.


Les collégiens apprécieront cette représentation vivante à la gestuelle amplifiée, au bruitage comique et aux intermèdes musicaux enjoués. Les personnages portent des costumes aux couleurs vives et des masques, rendant ainsi perceptible l'héritage de la commedia dell'arte.


Le jeu des comédiens réussit sans mal à faire rire et participer le jeune - et même le moins jeune - public, notamment en le laissant incarner le personnage de M. Robert (Acte I, Scène 2).


Les élèves seront aussi émerveillés par la beauté de ce théâtre à l'italienne bleu, blanc et or.

dimanche 8 novembre 2009

Exposition Renoir au XXe siècle


On ne peint pas avec ses mains, mais avec ses yeux.


Pierre-Auguste Renoir (1841-1919), Autoportrait au chapeau blanc, 1910, huile sur toile, collection particulière.


Les années 1890 marquent un tournant dans l'oeuvre de Renoir. Les portraits, les nus, les paysages méditerranéens et même la sculpture. Renoir se détache du mouvement impressionniste. L'artiste souffre de polyarthrite rhumatoïde, son exécution moins délicate instille tout de même de la douceur et du bonheur et ne cesse de surprendre le quotidien.


Renoir s'intéresse aux corps, qu'il s'agisse de ses baigneuses sensuelles à l'attitude sculpturale - se situant aux antipodes de la représentation actuelle de la beauté féminine - de ses portraits ou autoportraits dans lesquels il n'atténue nullement les signes de l'âge.


Si l'oeuvre de Renoir est considérable, plus de 4000 tableaux lui sont attribués, l'ambition de cette exposition qui couvre les années 1890-1919 est de faire découvrir au grand public la dernière période méconnue et souvent décriée de l'artiste. En effet, lorsque nous évoquons Renoir, nous pensons plutôt au Bal du moulin de la galette, aux Déjeuner des canotiers et aux danses. Mais ces dernières années constituent l'aboutissement de son oeuvre, davantage de liberté par rapport aux contours, un respect de la planéité de la toile et une conception décorative de l'art. Pour Renoir, "un tableau doit être une chose aimable, joyeuse et jolie" et son désir d'embellir n'a cessé de transfigurer la réalité.

samedi 7 novembre 2009

Michael Jackson's This is it

Nous ne pouvons qu'être gênés par la façon dont on nous balance un montage à partir de plus de cent heures de rushs des répétitions de Michael Jackson, filmées début juin au Staples Center de Los Angeles, avant les concerts qu'il devait assurer à Londres en juillet.

Quelques mois après sa mort et initialement prévu pour seulement deux semaines - délai bien entendu très vite prolongé par Sony Pictures au vu des bénéfices... - ce film semble d'emblée synonyme d'entreprise mercantile.
Le spectateur est certes admiratif de la prouesse artistique et du souci du détail de Michael Jackson, d'autant plus que le montage en clip live est impeccable. Le film constitue tout d'abord un véritable témoignage de la genèse du spectacle et des clips. En filigrane, un portrait artistique bien qu'inexpressif d'un King of Pop souhaitant offrir à ses fans un spectacle abouti et quasi- cinématographique, réglé comme du papier à musique.

Ce long métrage permet de prolonger le mythe et de rendre compte d'un projet inachevé, mais que reste-t-il après cette intrusion malsaine et macabre où quelque chose nous retient de battre la mesure et de danser avec MJ? Un spectateur sortant avec un goût amer... Etait-ce là le meilleur moyen de rendre hommage à l'homme Michael Jackson?

dimanche 1 novembre 2009

Versailles, Veilhan et l'art contemporain


Quand l'at contemporain galvanise Versailles...

Un an après l'exposition de l'américain Jeff Koons, c'est au tour de l'artiste français Xavier Veilhan d'investir le château de Versailles, lieu de la démesure et du faste. Encore une fois, l'endroit est tout à fait adapté à cette rencontre: l'art classique dialogue avec l'art moderne au-delà de tout clivage.


Le regard du visiteur est renouvelé, intrigué par ces représentations contemporaines s'incrustant dans le décor avec une simplicité étonnante. Le mobile, la light machine, le coucou de la galerie des Glaces se fondent admirablement dans le somptueux domaine royal. L'agencement est probant et le spectateur non surpris se lance à son insu dans une quête heuristique.


Le Gisant Youri Gagarine et La Femme nue - minuscule bronze qui paraît extrêmement grand lorsque le visiteur se place devant - à l'instar du Balloon Flower de Jeff Koons, égaient la Cour Royale sans la dénaturer. Enfin, Les Architectes qui surplombent l'entrée des jardins se mêlent agréablement au décor extérieur.


C'est avec un nouveau point de vue non dénué d'originalité que nous (re)découvrons la richesse et la valeur de cet espace.


L'esthète Louis XIV, promoteur des arts, aurait sans doute apprécié ces figures démesurées...




samedi 31 octobre 2009

Les fourmis de Boris Vian


Adaptation de William Dreyfus et mise en scène de Laurent Mallamaci.

Cette adaptation théâtrale nous permet de découvrir une des nouvelles peu connues de Boris Vian.

L'acteur retranscrit à merveille l'univers de l'auteur: entre l'humour et la fantaisie, le personnage dénonce la cruauté et l'absurdité de la guerre. Le ton est tour à tour cru, drôle, sensible, mais toujours juste - à tel point qu'on ne sait si l'on doit rire tant le sujet est grave: "Quelle connerie la guerre" disait Prévert...

Une pièce qui tombe à pic puisque nous célébrons cette année le cinquantenaire de la disparition de Boris Vian et le 65e anniversaire du débarquement. Bref, une belle occasion de se rendre au théâtre.

Micmacs à Tire-Larigot

Bien que sans surprises, c'est avec plaisir que nous retrouvons l'univers de Jean-Pierre Jeunet. Tous les ingrédients sont réunis pour faire une bonne "tambouille": spontanéité, scènes sublimées par une excellente réalisation, atmosphère et musique merveilleuses.

Le spectateur est toujours conquis par les invariants constitutifs du récit de Jeunet: un orphelin solitaire et naïf, des personnages secondaires hors du commun, du temps et de la vie, un décor et un Paris esthétisés, un goût prononcé pour les machines étranges...

Nous retrouvons dans le rôle de Bazil, initialement écrit pour Jamel, un Dany Boon épatant qui offre toute sa candeur et sa simplicité à ce personnage enfantin désarmé face à la violence du monde.

Le personnage de Remington, incarné par Omar Sy, rend un bel hommage à la langue française et à la richesse de ses expressions. De quoi régaler les linguistes.

Enfin, sous la forme d'une vengeance enfantine, une subtile dénonciation du commerce des armes, avec au bout l'espoir d'un monde meilleur...