samedi 15 avril 2017

Nils & Zéna de Sylvie Deshors et Apolline Delporte

Nils & Zéna, épisode 1 : L'homme au cigare par Deshors

Nils & Zéna, L'homme au cigare est le premier volume d'une série complète en trois épisodes signée Sylvie Deshors. Nils et Zéna sont deux collégiens qui aiment se réfugier dans une cabane qui domine le quartier. Les deux adolescents sont très différents mais une profonde amitié les unit : Nils est un geek passionné de hip-hop et Zéna, toujours accompagnée par son corbeau Kraï, arbore un look gothique. Lorsque Zéna découvre dans un hangar un stock de vêtements de marque, les ennuis commencent... Les deux héros ont décidé d'enquêter seuls, mais Nils va être confronté à l'enlèvement de son amie. Nils est prêt à tout pour retrouver Zéna et faire tomber les trafiquants.
Le roman est accompagné de quelques planches de type manga qui illustrent les moments importants du polar. Une enquête qui mêle action et suspense à lire dès 11 ans. 

Je remercie les Editions Sarbacane et l'opération Masse critique Babelio pour l'envoi de ce roman jeunesse.
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dimanche 2 avril 2017

La Belle et la Bête de Bill Condon

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La Belle et la Bête est le 5e remake en prise de vue réelle d'un long métrage d'animation Disney. A partir de La Belle et la Bête de Gary Trousdale et Kirk Wise (1991), Bill Condon offre une version modernisée du conte et rend hommage au genre du film musical. 

La musique est toujours signée Alan Menken, compositeur qui a contribué aux succès de nombreux films d'animation Disney parmi lesquels La Petite sirène, Aladdin, Pocahontas, Le Bossu de Notre-Dame et plus récemment Raiponce. L'adaptation suit la partition originale mais l'orchestration a été retravaillée par Alan Menken qui a également composé trois nouvelles chansons. Par ailleurs, les paroles des chansons écrites en 1991 par Howard Ashman et Tim Rice ont été légèrement modifiées. Elles sont interprétées par les comédiens. 

L'actrice britannique Emma Watson incarne une Belle moderne "aussi rebelle que belle" qui évolue dans un "monde trop petit" et souhaite "s'envoler de ses propres ailes" (reprise de la chanson Belle). Elle se heurte en effet à la société machiste lorsqu'elle tente d'apprendre à lire à une petite fille. Tout en étant féminine, Emma Watson est légèrement négligée avec sa robe relevée de paysanne. Sans peur, elle jette son père en dehors du cachot pour prendre sa place. Héroïne féministe, elle est incomprise par les villageois car en avance sur son temps. Elle est pour eux "étrange", "fantasque" et "bizarre" (chanson Belle). Belle reste tout de même une héroïne romantique qui veut "vivre ses rêves" et lit Roméo et JulietteCette mention constitue d'ailleurs une entorse au cadre spatio-temporel indéterminé avec la mention de Shakespeare et de la légende arthurienne (autre lecture de Belle dans le château de la Bête).

Sur le plan du récit, Bill Condon reprend le même procédé que dans Maléfique en proposant un passé fictif aux deux mères des héros. Ces ajouts ne modifient en rien le récit initial mais contribuent à humaniser la Bête qui a subi la mauvaise influence de son père à la mort de sa mère. De son côté, grâce à son nouvel ami, Belle apprend comment est décédée sa mère. Cette dernière a succombé à une maladie contagieuse, son père ayant fui après la naissance de Belle pour la protéger de la maladie.

Enfin, le fou incarné par Josh Gad est amoureux de son maître Gaston. Une polémique autour du "moment gay" a éclaté en Malaisie (la scène où le fou s’interroge sur ses sentiments a été censurée et le film dispose d'un avertissement pour les moins de 13 ans) et en Russie (le film est interdit aux moins de 16 ans) ! Le personnage du fou a en effet été revisité : il idolâtre son maître et essaie de détourner son attention de Belle. Quelque peu efféminé, son jeu repose sur des allusions, l'homosexualité n'étant pas franchement assumée. Une première pour un personnage Disney (le fou dansera avec un homme dans la scène finale du film). Autre élément contribuant à moderniser le conte, la présence de personnes noires (le libraire et Plumette) apportant un peu de diversité au sein de la population.

Cette adaptation pose un regard neuf, ce n'est pas qu'une simple copie comme Cendrillon de Kenneth Branagh (2015) même si Bill Condon a presque refait plan par plan les séquences mettant en scène les fidèles serviteurs objets. Le personnage de Belle est actualisé et sied à merveille à Emma Watson, ambassadrice de bonne volonté d'ONU Femmes. 


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Emma Watson, une Belle moderne et rebelle

samedi 1 avril 2017

Ma réputation de Gaël Aymon

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Laura est une lycéenne de 16 ans qui se sent bien avec ses amis, une bande de garçons.  Jusqu’au jour où Sofiane tente de l’embrasser. Après l’avoir repoussé, les garçons la rejettent. Pire, une photo d’elle circule sur les réseaux sociaux et elle devient la « pute » du lycée. Cette photo est assez banale, on la voit dormir en pyjama, mais les commentaires font d’elle une fille facile. Victime de la rumeur, Laura tente de suivre malgré tout les cours mais s’isole et n’ose pas se confier. Sa situation familiale est également difficile à vivre ; elle entretient des relations compliquées avec ses parents divorcés.  Son père vient de lui présenter sa nouvelle compagne avec qui le courant a du mal à passer… Elle va trouver un peu de réconfort en la personne de Joséphine, une adolescente exclue qu’elle retrouve lorsqu’elle s’isole à l’abri des regards des autres lycéens. Mais lorsque Joséphine lui avoue être attirée par elle, Laura va à nouveau s’isoler. 

Le roman aborde le thème tabou du harcèlement. Il s’agit en effet d’un thème tabou car les victimes n’osent pas rompre le silence, se confier sur ce qu’elles vivent. L’histoire de Laura illustre parfaitement cet engrenage, l’isolement et la violence dont elle est victime. Le roman est parfaitement adapté au jeune public qui peut facilement s’identifier à cette lycéenne. Le roman est écrit à la première personne du singulier, le lecteur est donc « dans la tête » de Laura. Ainsi, le processus d’identification à l’héroïne est facilité d’autant plus que Laura est une lycéenne normale dont la vie bascule suite à une photo et une rumeur  circulant sur les réseaux sociaux. La structure du roman se rapproche d’un roman d’apprentissage puisque Laura doit surmonter une épreuve (celle de l’isolement et du harcèlement), une mise à l’écart qui va faire d’elle une héroïne résiliente. 

Dans Ma réputation, Gaël Aymon aborde un thème grave : le harcèlement en milieu scolaire. A travers le personnage de Laura, il capte très bien la violence du processus qui amène l’adolescente à s’isoler. Les réseaux sociaux jouent un rôle important dans ce roman puisqu’ils contribuent à faire circuler la rumeur et à détruire la réputation de Laura. Le titre est très bien choisi car il fait référence à l’image que les réseaux sociaux peuvent véhiculer d’une personne. D’autant plus que la réputation est très importante à l’adolescence, période où la personnalité est en construction. Une fiction "coup de poing" sur le harcèlement virtuel et collectif.