vendredi 28 mai 2010

La DER sur Paname des Fourmis le jeudi 3 juin‏


Pour fêter le débarquement le jeudi 3 juin à 20h, et ne pas laisser Sarko s'approprier cet événement, venez nombreux, chez Gudule, conso uniquement et participation financière libre, avant une tournée en province.

Le spectacle : Les Fourmis de Boris Vian.
Le rendez-vous : Le 3 juin 2010 à 20h, Chez Gudule, 65 Boulevard de la Villette à l'angle de la rue Vicq D'Azir. Metro colonel Fabien ou belleville resas conseillés.
Tel : 06 61 74 11 43
http://www.billetreduc.com/38938/evt.htm nombre de places limité.

Article d' Elena Baiges Roig:

Juste ces trois données devraient suffire à remplir cette salle libre et indépendante, qui devient un incontournable du Paris du XXIe siècle. Si Paris demeure une fête, c’est grâce à des initiatives comme celle de la Bande à Gudule. William Dreyfus, comédien passionné et charismatique, à la personnalité attachante, prête son corps et son talent à un soldat naïf dont le spectateur suit le parcours vital dès son débarquement sur les plages de Normandie. Pour donner à connaître l’œuvre de Boris Vian, la scène est un lieu privilégié.

William Dreyfus, en tant qu’homme de spectacle et pour qui "avec Boris Vian tout est possible", ne pouvait rester insensible au potentiel scénique de l’œuvre vianesque. La nouvelle possédant un ancrage spatio-temporel important (nous sommes sur les plages du débarquement allié pendant la seconde guerre mondiale), William Dreyfus entend que ce texte vibre d’une actualité accablante : « Les Fourmis, nous dit-il, c’est Sarajevo ». Il crée donc le spectacle pour des cafés, des collèges ou des bibliothèques. Puis, en septembre 2009, dans le cadre des hommages à Boris Vian lors du cinquantième anniversaire de sa mort précoce, il adapte Les Fourmis au théâtre. Toujours aux côtés de Laurent Mallamaci, metteur en scène mais aussi peintre, photographe et sculpteur reconnu, ils décident de garder les principes du café-théâtre, renonçant au décor, et conférant un rôle principal à la musique, à la lumière et aux accessoires.

W. Dreyfus se souvient de cette mise en scène de L’Écume des Jours qu’il a vue au collège et qui lui a donné l’envie de faire du théâtre. Or voici qu’avec Vian, il retrouve l’enfant qui reste en lui, mais surtout, il rend hommage à son père, lui qui a tant été marqué par le poids d’une injustice.

Les Fourmis, que vous pourrez voir le 3 juin, est une « lecture animée » où les images et gestes de BD se succèdent à un rythme frénétique, soutenu par une bande son qui aurait enchanté le Vian chroniqueur. La guerre, un des thèmes majeurs chez Bison Ravi, est le sujet de fond, mais c’est une guerre particulière, un point de vue nuancé, dans la ligne de l’humour vianesque. Dérisoire ? Surréaliste ? Théâtre de la cruauté ? Cabaret ? Oui, tout cela et encore plus.

Tous ceux qui ont déjà vu le spectacle seront au rendez-vous pour le revoir : Vian ne passe pas hélas tous les jours sur les scènes françaises. Vous ne l’avez pas encore vu ? Courez Chez Gudule le 3 juin !