samedi 20 mars 2010

L'Arnacoeur, une comédie romantique anti-gnangnan!



Pour son premier film, Pascal Chaumeil, réalisateur d'épisodes d'Avocats & associés, a réuni un couple de cinéma épatant: les acteurs Duris et Paradis!

Vanessa Paradis, en ce moment sur tous les fronts, musique et égérie Chanel, signe son retour au cinéma dans cette comédie romantique originale qui dépoussière le genre. Sa dernière apparition dans La Clef de Guillaume Nicloux remonte à 2007 .

L'Arnacoeur déjoue avec joie les clichés de la comédie romantique grâce à une arme imparable souvent sous-exploitée, l'humour. Si l'intrigue est assez classique - Alex a quelques jours pour empêcher le mariage de Juliette et tombe amoureux de la belle - l'originalité réside dans un second degré perpétuel. Romain Duris, briseur de couples professionnel, multiplie les mimiques et les situations déjantées. Ses répliques comiques n'ont rien à envier à l'autre duo du film, Julie Ferrier et l'humoriste belge François Damiens, véritable balourd.

En bref, une comédie enlevée qui oscille entre gag, danse et émotion révélant le potentiel comique de deux acteurs habitués à des rôles "torturés".

jeudi 18 mars 2010

Simone Veil entre à la vieille dame du Quai Conti


Elue en 2008 à l'Académie française, Simone Veil a été reçue aujourd'hui par Jean d'Ormesson au fauteuil de Pierre Messmer - le numéro treize que Jean Racine occupa dès 1672.

Simone Veil est la sixième femme à entrer à l'Académie française après Marguerite Yourcenar (1980), Jacqueline de Romilly (1988), Hélène Carrère d'Encausse (1990), Florence Delay (2000) et Assia Djebar (2005).


Extrait du discours prononcé ce jour par Simone Veil lors de la séance publique:


"Mesdames, Messieurs,


Depuis que vous m’avez fait le très grand honneur de me convier à frapper à la porte de votre Compagnie, qui s’est ouverte aussitôt, la fierté que j’éprouve ne s’est pas départie de quelque perplexité. En effet, même si l’Académie française, dès sa naissance, a toujours diversifié son annuaire, jusqu’à, pensez donc, s’ouvrir à des femmes, elle demeure à mes yeux le temple de la langue française. Dans ce dernier bastion, elle épouse son temps, sans céder aux dérives de la mode et de la facilité, et, par exemple, n’est-ce pas Madame le Secrétaire perpétuel, sans donner dans le travers qui consiste à faire semblant de croire que la féminisation des mots est un accélérateur de parité. Or, n’ayant moi-même aucune prétention littéraire, tout en considérant que la langue française demeure le pilier majeur de notre identité, je demeure surprise et émerveillée que vous m’ayez conviée à partager votre combat.
À bien y réfléchir, cependant, depuis que vous m’avez invitée à vous rejoindre, moi que ne quitte pas la pensée de ma mère, jour après jour, deux tiers de siècle après sa disparition dans l’enfer de Bergen-Belsen, quelques jours avant la libération du camp, c’est bien celle de mon père, déporté lui aussi et qui a disparu dans les pays Baltes, qui m’accompagne. L’architecte de talent qu’il fut, Grand Prix de Rome, révérait la langue française, et je n’évoque pas sans émotion le souvenir de ces repas de famille où j’avais recours au dictionnaire pour départager nos divergences sur le sens et l’orthographe des mots. Bien entendu, c’est lui qui avait toujours raison. Plus encore que je ne le suis, il serait ébloui que sa fille vienne occuper ici le fauteuil de Racine. Cependant, vous m’avez comblée en me conviant à parcourir l’itinéraire de ce héros de notre temps que fut Pierre Messmer.
J’évoquais à l’instant la naissance de l’Académie. Dans sa monumentale histoire de France, Jules Michelet la raconte ainsi : en 1636, une pièce de théâtre fait un triomphe à Paris. Œuvre d’un jeune avocat de Rouen, un certain Pierre Corneille, elle ne chante pas, comme l’exigeait la tradition de l’époque, les amours contrariées d’un dieu et d’une princesse antiques. La pièce exalte deux sujets que Richelieu a interdits de séjour, l’Espagne et le duel. Le cardinal est vite exaspéré par ceux qui ont pour Rodrigue les yeux de Chimène. Il prend cet engouement pour un affront et, à la cour et à la ville qui le défient, il veut opposer une assemblée du bon goût. Il sollicite ainsi les avis de Boisrobert, Conrart et quelques autres sur la pièce de Corneille. Vient ainsi de naître l’Académie française, c’est-à-dire, nous dit Michelet, une « société qui s’occupât de mots, jamais d’idées, et qui consacrât ses soins à polir notre langue ». Cette société fut-elle fidèle à la vocation que le cardinal de Richelieu lui avait assignée ? S’est-elle limitée aux seuls mots, à l’exclusion des idées ? Notre propos n’est pas d’en débattre. Observons seulement que ce sont des circonstances politiques autant que littéraires qui présidèrent à la création de votre Compagnie.
Au demeurant, si la première Académie est naturellement peuplée d’écrivains et de poètes, d’un historien évidemment, d’un grammairien, de scientifiques, elle s’enrichit aussi d’un militaire, d’un ambassadeur, de parlementaires, autrement dit d’hommes chargés d’administrer et de servir la chose publique. Est-ce parce qu’elle compte dès sa création des membres des parlements de Paris, Bordeaux ou Rennes, ou qu’elle accueillit plus tard de grandes figures de notre histoire parlementaire, tels Édouard Herriot ou Edgar Faure, que l’Académie française emprunte beaucoup à la tradition parlementaire ?
En tout cas, au-delà même de la proximité, sur notre rive gauche de la Seine, du palais Mazarin et du palais Bourbon, l’Académie française est solidement marquée par un compagnonnage entre l’esprit des lettres et l’esprit des lois, qui cheminent en France bras dessus, bras dessous. Il n’est pour se convaincre de leur parenté que d’observer autour de soi quand on est, comme en cet instant, assis sous la Coupole. Vous formez une magnifique assemblée, même si vous préférez à ce mot celui de compagnie, qui vous renvoie au temps du théâtre et des mousquetaires. Vous siégez dans un amphithéâtre, comme il sied aux représentants du peuple, depuis la Révolution, encore que la place de chacun d’entre vous en ces lieux ne soit nullement fonction de ses idées politiques, comme c’est l’usage au Parlement. Au perchoir – mais ce mot a-t-il cours chez vous ? – se tient un président de séance, secrétaire perpétuel ou directeur en exercice. En séance ordinaire ou extraordinaire, des discours sont prononcés, toujours brillants, parfois animés m’a-t-on dit. Bref, on croise ici toute une procédure et un vocabulaire qui me sont familiers, et m’inclinent à penser que je me trouve bel et bien au cœur d’une assemblée, c’est-à-dire dans un lieu où se réunissent des hommes et des femmes qui considèrent que l’avis de plusieurs sera plus riche et mieux motivé que celui d’un seul. Au fil de ma vie, membre du gouvernement, j’ai fréquenté l’Assemblée nationale et le Sénat, puis appartenu au Parlement européen, que j’ai présidé. J’y ai apprécié ces occasions d’échanges, de débats, de controverses, où s’exprime, quand ils se déroulent dans une atmosphère respectueuse, le meilleur de l’esprit humain. Est-ce pour cette raison que je me sens à l’aise parmi vous ? Je vous remercie en tout cas de m’offrir cet enrichissement".

samedi 13 mars 2010

Quand la DS se transforme en livre numérique...


Nintendo réussit encore une fois à élargir son panel d'utilisateurs en transformant la DS en Ebook: la cartouche 100 Livres Classiques donne accès à 100 oeuvres littéraires (Editions Gallimard, collection Folio classique) pour la modique somme de 30 Euros. Un achat intéressant lorsque notre bibliothèque ne peut plus, par manque de place, accueillir de nouveaux livres... La bibliothèque numérique est très agréable à explorer, les ouvrages sont accompagnés de présentations (livre et auteur), le guide de lecture offre des conseils personnalisés, le lecteur peut noter les livres et télécharger de nouveaux ouvrages par Wi-Fi.


A l'occasion de la sortie de la nouvelle console DSi XL, Nintendo marque un point et conquiert les adeptes du livre numérique. A quand la sortie des 100 Livres Contemporains?



Liste complète des oeuvres:


-Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes

-Honoré de Balzac, Les Chouans, Le Colonel Chabert, Illusions perdues, La Maison du chat-qui-pelote, Le Père Goriot

-Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

-Beaumarchais, Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro

-Cervantès, Don Quichotte

-François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre tombe, René

-Pierre Corneille, Le Cid, Horace

-Georges Darien, Le Voleur

-Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, Tartarin de Tarascon

-Daniel Defoe, Moll Flanders

-Charles Dickens, David Copperfield

-Denis Diderot, Jacques le Fataliste et son maître, Le Neveu de Rameau

-Fedor Dostoïevski, Souvenirs de la maison des morts

-Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, La Reine Margot, Les Trois Mousquetaires, Vingt ans après

-Dumas fils, La Dame aux Camélias

-Georges Feydeau, Le Dindon

-Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet, Madame Bovary, Salammbô

-Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, Le Roman de la momie

-Nicolas Gogol, Tarass Boulba

-Homère, Odyssée

-Victor Hugo, L'Année terrible, Le Dernier jour d'un condamnné, Hernani, Les Misérables, Notre-Dame de Paris

-Eugène Labiche, Un Chapeau de paille d'Italie

-Laclos, Les Liaisons dangereuses

-Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves

-La Fontaine, Fables

-Gaston Leroux, Le Mystère de la chambre jaune, Le Parfum de la dame en noir

-Eugène Leroy, Jacquou le croquant

-Pierre Loti, Pêcheur d'Islande

-Hector Malot, Sans Famille

-Marivaux, Le Jeu de l'amour et du hasard

-Guy de Maupassant, Bel-Ami, La Maison Tellier et autres nouvelles, Une vie

-Prosper Mérimée, Carmen, Colomba

-Molière, L'Avare, Dom Juan, Le Tartuffe

-Montaigne, De la vanité
-Montesquieu, Lettres Persanes

-Alfred de Musset, Confession d'un enfant du siècle, On ne badine pas avec l'amour

-Charles Perrault, Contes

-Edgar Allan Poe, Histoires extraordinaires

-Alexandre Pouchkine, La Dame de pique

-Abbé Prévost, Manon Lescaut

-Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleurs, Du côté de chez Swann

-Jean Racine, Andromaque, Britannicus, Phèdre

-Raymond Radiguet, Le Bal du comte d'Orgel, Le Diable au corps

-Jules Renard, Poil de Carotte

-Arthur Rimbaud, Une saison en enfer

-Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac

-Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, Les Rêveries du promeneur solitaire

-George Sand, Indiana, La Mare au diable

-Walter Scott, Ivanhoé

-Stendhal, La Chartreuse de Parme, Le Rouge et le Noir

-Eugène Sue, Les Mystères de Paris

-Léon Tolstoï, La Guerre et la Paix

-Mark Twain, Les Aventures de Tom Sawyer

-Jules Vallès, L'Enfant

-Paul Verlaine, Fêtes galantes

-Jules Verne, Cinq semaines en ballon, Le Tour du monde en 80 jours, 20 000 lieues sous les mers, Voyage au centre de la Terre

-Voltaire, Candide ou l'Optimisme, Traité sur la Tolérance

-Oscar Wilde, Le Crime de Lord Arthur Savile

-Emile Zola, L'Assommoir, Au Bonheur des Dames, Germinal, Trois nouvelles, Le Ventre de Paris.

Bonne lecture à tous!