mardi 12 avril 2016

Médecin de campagne


Dans Hippocrate, Thomas Lilti dressait un portrait sans concession de l'hôpital public français. Dans Médecin de campagne, si le docteur réalisateur déplace son point de vue en suivant le quotidien d'un médecin généraliste en milieu rural, les problèmes sont bien les mêmes. Il est toujours question de choix, notamment lorsqu'il s'agit de la fin de vie, et de solitude. Solitude du malade et des médecins face à leurs responsabilités.  
Jean-Pierre Werner (François Cluzet) a des journées bien remplies entre les visites à domicile et les consultations  au cabinet. Atteint d'un cancer, il est obligé de lever le pied. Sur les conseils de son médecin, il va accepter d'être secondé par Nathalie Delezia (trop rare Marianne Denicourt), jeune médecin qui a longtemps été infirmière. L'intégration sera difficile entre la méfiance des habitants habitués au Docteur Werner et ce dernier dur avec elle. Pour lui, "Médecin de campagne, ça s'apprend pas". 
Médecin de campagne est un portrait, portrait d'un docteur tout-puissant face à ses patients mais qui doit faire face à la maladie en privé. Accepter d'être malade alors que l'on soigne les autres. Si les consultations du médecin s'enchaînent à un rythme effréné et le métier implique une abnégation, le Docteur Werner est confronté à la solitude. Seul face à ses patients, seul le soir une fois la journée terminée. On pense à La Maladie de Sachs de Michel Deville (1999) adapté du roman de Martin Winkler avec Albert Dupontel en Docteur Sachs qui écoute et soigne. 
Médecin de campagne est une très belle comédie dramatique sociale qui mêle deux itinéraires de  docteur, figure essentiel du village qui soigne bien des maux, tout en soulevant le problème des déserts médicaux. 

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